June. Little June. L'enfant chérie de ses parents. Celle qui avait tout pour réussir. Tout pour plaisir. Un joli sourire. Deux grands yeux expressifs. Une volonté de plaire à ses parents. Une tranquillité apparente et de bonnes manières. Elle aurait dû réussir. Elle a réussi... mais pas comme elle l'aurait aimé. Sa tranquillité d'esprit et son innocence d'enfant s'envolèrent dès qu'elle devient l'aînée !
Il était une fois….Une petite princesse naquit au sein d’un couple de sorciers au sang-pur. Choyée, aimée et protégée, elle savait conquérir le cœur des adultes par ses gazouillis, ses rires et ses sourires aussi charmants que cristallins. On lui disait souvent qu’elle était si adorable et si gentille que les étoiles avaient dû la chérir à sa naissance. Petit bambin grandi sous le regard amoureux et attendri de ses parents jusqu’à ce qu’un nouvel événement : Madame Adams allait de nouveau être maman. Un événement qui ravie toute la petite famille, même June alors âgée de huit ans. Elle était en âge de comprendre que les enfants viennent des graines d'amour plantées dans le ventre de leur maman. Elle avait même aidé à aménager la nouvelle chambre d'enfant, les couleurs, les photos ainsi que les petites broderies. Gouvernant comme un petit chef en tutu haut de trois citrouilles, June faisait beaucoup rire ses parents tout en les attendrissant. Et puis vint la naissance d'April, un beau matin d'Avril. Penchée au-dessus de son berceau et entourée par ses parents, l'aînée couvait du regard sa petite cadette en lui faisant cette promesse : "
Je serais toujours là pour toi, April ! Toujours !" Et en cet instant, elle le pensait si fort que cela lui enserrait le cœur. Oh oui, elle aimait déjà cette petite sœur.
Poudlard, Seize ans de June.Le temps de l’avenir approchait à grand pas. Couchée sur son lit, en train d’attendre que Caprice ait terminé de se préparer, June regardait par la fenêtre sans réellement prêter attention au paysage. Qu’allait-elle pouvoir bien faire ? Le choix de ses options allait être déterminant et elle n’en avait aucune idée, ce qui avait le don de la mettre de mauvais poil. Il lui fallait quelque chose de grand. Quelque chose de beau mais pas de salissant. Etre auror lui aurait botté mais elle redoutait de devoir se tenir en infiltré pendant de longues heures ou alors de devoir se déguiser en clochard. Hors de question de salir son image de la sorte. La botanique et les soins aux créatures magiques étaient également à proscrire, sauf dans une carte de menus dans son futur restaurant préféré. La médicomagie l’intéressait fortement. Tout comme avoir l’impression d’avoir le pouvoir sur la vie et la mort d’autrui. Mais les années d’études seraient-elles longues et éprouvantes ?! Etre guérisseuse lui avait toujours plus. Cette sensation de servir à quelque chose et la reconnaissance qui allait de pair lui était quasiment vitale depuis qu’April était arrivée dans sa vie. Et dire qu’elle avait toujours rêvé d’avoir une petite sœur pour pouvoir l’habiller, la maquiller et être idolâtrer par elle. June avait dû redescendre de son rêve fou ! Jamais elle ne serait le modèle d’April, jamais sa petite sœur ne l’aimerait. Il était loin le temps des « Juuuuuuune » tout sourire. Dès qu’April avait commencé à cogiter, elle lui avait mis des bâtons dans les roues. On parlait souvent de rivalité chez les frères et sœurs mais celle-ci n’avait rien de comparable. June avait taquiné sa cadette, comme tout bon enfant, en lui racontant des histoires d’horreur ou en l’envoyant paître pour rester avec ses copines mais rien de comparable à la guerre qu’April menait contre elle pour avoir l’amour de leurs parents pour elle toute seule. Elle se faisait toujours gronder par sa faute, même sans être responsable. Alors, une rage s’était installée dans son cœur ce qui conditionna June à se renfermer. Montrer ses émotions ou sa gentillesse la conduirait au désastre, comme elle l’avait fait pour cette petite peste. Fort heureusement, voir le visage terrifié de sa cadette lorsqu’elle la croisait seule à seule dans les couloirs sombres du château, baguette en main, valait ses heures de torture nerveuse et mentale. La peur visible sur les traits d’April qui tentait en vain de les masquer était délectable. Oui, à cause de sa sœur, June avait emprunté un chemin obscur et inévitable. Ses fréquentations avaient fait le reste. «
Encore en train de révasser ? Tu vas avoir des rides à te faire autant de soucis, fait gaffe ! » rigola Caprice en sortant de la salle de bain, enfin prête. Lui répondant par une pique ironique, June se releva en lui lançant ce sourire narquois bien à elle : celui dont on ignore la réelle signification.
Londres, de nos jours.Jusqu’ici, la petite de June avait été aussi rêvée que vécue. Ayant obtenu ses ASPICS haut la main, June montra fièrement ses résultats à ses parents et reçut la récompense méritée : enfin, elle avait la reconnaissance de ses parents pour elle-même. On lui offrit même une montre à gousset en or blanc serti d’une émeraude avec ses initiales finement taillées derrière et un « Avec amour, » de ses parents à l’intérieur. Un cadeau de félicitation. Son père parlait même de la faire connaître auprès du directeur de Sainte Mangouste afin qu’elle puisse devenir son assistante et entamer une carrière dans la médicomagie. Son rêve était sur le point de devenir vrai et June souriait tendrement, bercée au creux du réconfort de la maison familiale. Et puis, un jour, tout disparut ! Adieu le rêve. Adieu la sécurité et la chaleur d’un foyer : June fut mise à la porte avec condescendance et sourire. On prétexta qu’à la majorité, tout sorcier se devait de faire ses preuves mais le sourire vainqueur d’April rayonnait trop pour être normal. Sa petite sœur avait encore frappé et venait de la faire mettre à la porte. June tempêta, jura et ne fit qu’énerver d’autant plus ses parents envers elle. Tandis que sa mère pleurait, son père refusait de la regarder alors que l’elfe de maison déposait ses bagages sur le pas de porte. June Adams était devenue orpheline en l’espace d’une semaine ! Jamais elle ne le pardonna à ses parents, ni même à sa cadette. Elle qui était prête à donner sa vie pour eux ressent une énorme inimitié et une rancœur terrible envers eux. June veut sa vengeance et elle est prête à tout pour y parvenir. Devenue serveuse dans un salon de thé afin de pouvoir payer sa chambre chez l’habitant, c’est là-bas qu’elle fit la rencontre qui changea sa vie : celle d’Anne Avery, rédactrice en chef du Sorcière Hebdo. La prenant tout d’abord en stage, elle fut comblée par le travail pointilleux et sabrant de June. Trois ans passèrent dès lors et June gravit les échelons au point de fêter sa nomination en tant qu’assistante personnelle d’Anne Avery et sa rédactrice préférée. Faisant désormais partie de la haute, June a autant de connaissances que sa propre famille et compte bien s’en servir pour les rabaisser aussi vilement qu’ils l’ont fait avec elle !