Rencontre au pied d'une statue [PV Eireen et Rose]

« Rose, il est où ton retourneur de temps ? Je sais que maman te la donner, prêtes-moi le, j’en ai besoin ». C’était bien la première fois qu’Hugo avait réussi à m’avoir ! Durant tout ce temps, je me suis toujours dit qu’il n’était pas au courant et qu’il prendrait ça pour un vulgaire collier planqué sous mes hauts. Seulement voilà : il n’était pas question que je lui prête ceci ! Ce qu’il voulait c’était passer une après-midi à se pavaner je ne sais où, avec cette je ne sais qui, pour faire ce ne je sais quoi ! Non, c’était hors de question que je le laisse faire ! S’il voulait ses BUSES, il avait tout bonnement intérêts à suivre les cours et ce de manière tout à fait normal ! Le plus normalement possible en tous cas. Certains cousins verraient sans doutes les choses différemment, je veux dire, je pourrais jouer les bonnes frangines et dire « oh mais bien sur petit frère, vas-y, amuses-toi ! » sauf que ma mère a été très claire avec moi : il ne doit pas servir pour des fins « personnelles ». Trop personnelles quoi ! Du coup devinez un peu qui me colle aux baskets depuis ce matin pour obtenir cet objet tant convoité ? Hugo. « Hugo Weasley, je ne te prêterai pas le collier ! Maintenant vas t’en avant que je ne te fasse perdre la parole ! ». Le problème avec les années, c’est que mon petit frère devient grand et par grand je veux dire qu’il va bientôt me faire coucou depuis le ciel ! J’exagère un petit peu mais, ça devenait compliqué de le maitriser par le physique ! S’il voulait me le piquer le collier, il n’aurait alors aucun mal. Sauf qu’on vient du même ventre et qu’il a plutôt intérêts à se méfier ! Je sais encore manier une baguette ! Même si c’est pour faire des conneries… Oui je sais, mes propos envers Hugo perdent de la valeur mais, il faut bien que je le protège, c’est comme ça.

Après deux heures durant lesquelles je n’ai cessé de dire non, Hugo continuait toujours à me coller. Pas très grave puisque nous devions rejoindre nos cousins mais surtout cousines ! La charmante idée du jour été signé Molly et se voulait s’il vous plaît : une partie de cache cache ! Et qui est-ce qui comptait ?! A l’unanimité : Hugo !  C’est pour toutes les fois où il se moque de nous, où il rigole comme un sombre crétin parce que l’un de nous a encore frôlé ou dépassé le ridicule ! Après tout, le ridicule ne tue pas, c’est net. Toujours est-il qe l’heure était à la vengeance et pendant que mosieur Hugo commençait à compter à l’envers, on s’est dispersés : moins on est pour se planquer, plus il y a de chance de survie. En bref, je m’étais barré seule pour aller là où normalement, je n’avais pas lieu d’être. En fait, on a dit qu’on irait pas dans les étages mais, d’ici à ce qu’il ait retrouvé Fred II qui a tendance à aller jusqu’au fin fond de la forêt pour ramasser des choses et d’autres, j’aurais largement le temps de faire trois fois l’aller retour entre le septième étage et le rez-de-chaussée. Pour tout vous dire, c’était également le moment rêvé pour me défaire d’Hugo, j’en pouvais plus ! Puis je me suis souvenu qu’il y avait un passage secret derrière une statue. Enfin dessous, derrière, je ne sais plus exactement mais je sais juste qu’il menait tout droit chez Honeyduke et c’est exactement ce dont j’avais besoin : une ration de sucreries ! Tu es une Weasley ou tu ne l’es pas : manger fais parti de nos bases.

Seulement voilà, je ne suis pas la fille de mon père pour rien : j’avais encore oublié de faire attention à la statue en question. Bravo Rose, tu as des yeux resplendissants !   Donc plutôt que de chercher n’importe où ou d’aller voir Albus en mode « Hey, tu peux me dire comment je fais pour aller chez Honeydukes déjà ?! » j’ai viré au cinquième étage. « Bravo Lucy, t’es très diplomate tout à coup ! Je croyais qu’on avait dit : pas dans les étages hein ? ». Cousine pour cousine, un high five plus tard et voilà Lucy reparti dans ses conversations sans doutes intéressantes avec un jeune homme. Sur ce coup je lui ferais pas de sermon, j’étais très mal placé pour parler et puis, c’était un pacte d’alliés : tu me balances pas, je te balance pas, parole de Weasley ! Bref, je m’aventure finalement dans la salle des statues, lieu où je ne pointe pas souvent le bout de ma baguette… Pour ne pas dire jamais…
J’examinais les lieux et j’avais beau regarder une à une les statues… Rien du tout… C’est là que j’ai remarqué la présence d’Albus ! Enfin c’est ce que je croyais ! Il avait le nez dans un bouquin ce qui ne m’étonnait pas de lui : quand il veut bosser, il fait comme moi, il se planque alors bon… « Albus ?! Dis ça tombe bien que tu sois là je te cherchais ! J’avais besoin de ton aide pour… » Et en m’avançant je voyais bien que je me plantais littéralement de personne. L’air con quand tu nous tiens. Et plutôt que de m’excuser comme quelqu’un de normal, je reste là, à regarder ce pauvre garçon avec un air contrarié sans prononcer un mot de plus. Honeydukes ? Tu oublies ma chère !

Tu n’es qu’une sombre idiote ! Voilà tout ! Et plutôt que de te reprendre comme il se doit, tu te parles à toi-même, c’est du grand n’importe quoi ma chère ! VRAIMENT n’importe quoi. Par ailleurs, je pense qu’Albus me tuerait pour l’avoir confondu avec quelqu’un d’autre, qu’importe l’élève qu’il soit. Il va très certainement m’engueuler, me dire que je suis qu’une mauvaise cousine et patati patata, s’en vient la suite dont on va tant bien se passer ! « Désolé, mais je ne suis pas Albus, je m'appelle Ewan.. Ewan Dawson. Ravi de te voir aussi Rose. » Manges donc ça dans ta barbe Rose ! Là j’étais plus que bouche bée ! Si à la base je pensais tomber sur Albus et par hasard, ce ne fut pas lui, bien, je ne pensais pas tomber sur quelqu’un d’aussi peu…. Mais j’y pense : il a bien dit mon nom ? C’est qui celui-là ? Il m’espionne pour Albus ?! Ou alors c’est encore un de ces ravissants potes à mon frère qui croit que je vais lui refiler mon retourneur de temps juste pour ses beaux yeux ?! … Nom d’une baguette en bois ! Il peut toujours rêver cet enfant ! J’ai pas la moindre idée potentielle sur l’identité de mon… Je dirais interlocuteur mais enfin, c’est pas tout à fait ça. Parfois, j’entendrais la voix de mon père dire « Rose, cesses donc d’utiliser des mots compliqués ! Ta mère le fait déjà si bien ! ». Malheureusement, c’est dans mes gênes, je n’arrive pas à m’en défaire combien même j’arrive à me perdre moi-même dans mon riche mais trop complexe vocabulaire. Je regardais toujours l’étranger dont j’avais tout simplement perdu le nom entre deux souvenirs enfouis et restais égale à moi-même : bouche bée, en pleine phase de réflexion à coups de « qu’est-ce qu’il a dit déjà ? » « c’est qui ? » « pourquoi il a rangé si vite ? » « comment ai-je pû être aussi stupide pour confondre Albus ?! » « c’est pas aujourd’hui que je trouverai Honeydukes… ».

C’est finalement en emprisonnant mes cheveux derrière l’oreille que les esprits me revenaient petit à petit. J’allais pas me tirer comme ça, ça se fait pas vraiment… Quoique j’aurais peut-être bien aimé le faire. Il fallait que je trouve Albus c’est tout ! « Oh oui pardon… ». Pardon ouais ! En attendant c’est pas comme ça que tu vas te trouver du sucre ! Bordel ce que j’avais faim.. Je tuerai pour des fizwizbiz ! C’est triste que personne des Weasley n’en ait eu ce matin. Pourquoi je ne suis donc pas préfète hein ?! J’aurais pris un malin plaisir à les confisquer et à les manger ! … Me regardez pas comme ça, j’ai un père, une mère : je ne pouvais pas avoir seulement les gênes de maman. Parfois Hugo me regarde désespéré et me dit très simplement que papa a une très mauvaise influence sur moi tant dis que lui n’en tire que les « bons côtés » ce qui, s’il vous plaît, croyez-moi, est totalement faux. Faut vraiment que je revienne sur Terre ma parole… « Tu fais quoi ici tout seul ? Il y a une réunion ou un truc de ce genre ? ». Les questions idiotes c’est ce que je sors quand j’essaye d’en faire le tri dans ma tête. En conclusion, je fais ça très mal et le pire, c’est que quand il y en a une, les autres s’en viennent sans soucis ! Et puis parfois il en vient des meilleures ! Parfois je dis bien. « Au fait, on se connaît ? ». Sa tête me dit quelque chose oui, mais quoi… Il faudrait sérieusement que je songe à reprendre les choses en main, Eireen a tendance à m’entraîner vers la destruction massive de mes neurones ! « C’est ton chat ? » Comme je vous le disais, les questions complètement idiotes s’en viennent d’elles-mêmes. Avec rapidité d’ailleurs.

« Non pas du tout, il y avait trop de monde à la bibliothèque. Je suis donc venu ici pour lire un livre sur les potions ». La bibliothèque. Sacré endroit que la bibliothèque ! Pour être tout à fait honnête, je la connais autant qu’Albus parce que bizarrement, c’est notre lieu de prédilection pour nous engueuler à propos de nos animaux. Enfin plus à Albus qu’à moi parce que franchement, c’est lui qui vient m’y trouver ! C’est comme si on jouait à cache-cache et qu’à chaque fois je me planquais là-bas, non, vraiment, il fallait que je trouve une autre planque ! La salle des statues peut-être ? Je verrais ça plus tard, pour le moment, je savais même pas ce qu’il faisait ce très cher Albus Potter ! Mais au fait, pourquoi lisait-il un livre sur les potions ? N’avait-il rien de mieux à faire ou… Un serdaigle… Oui non mais moi et la logique ne sommes pas toujours en très bonne entente. Donc finalement, à force de me poser des questions, j’y trouve moi-même des réponses :  il lisait ça parce qu’il était un serdaigle, très simplement ! N’empêche que les serdaigles sont véritablement flippants ! Et pas seulement parce qu’ils lisent sans arrêt, non ! Ils sont flippants, c’est un fait ! As-tu déjà remarqué le nombre de fois où ils n’ont pas de réponse ?! Non ?! Normal, ils ont toujours réponse à tout, comment ça se fait qu’ils ont toujours réponse à tout hein ? Et me dites pas que c’est parce qu’ils lisent sans arrêt, j’ai eu le même résonnement mais même quand je lis un livre, je retiens rien ! Ou alors presque rien. D’ailleurs, la dernière fois que j’ai eu un effort exceptionnel, je crois bien avoir entendu ma mère me dire que ce n’était qu’une question de volonté. Mon père lui… Bah c’est comme toujours : il sourit timidement et ne prend pas position au débat qui faisait rage entre elle et moi. Drôle de famille hein ? « Dans ce cas, pardon de te déranger Ô noble serdaigle ! ». Me moquer ? MOI ? Non. Non même pas en fait, c’était une forme d’humour que je maîtrise tout aussi mal que ma mémoire. Finalement, je m’ennuyais grandement dans cette conversation ! Si je n’avais pas un brin de respect, je me serais tiré en courant pour aller chercher de l’occupation ! Même un serpentard m’amuse davantage que ce serdaigle. Peut-être que ce n’est qu’un à priori mais enfin, c’est ce que je pense ! En même temps avec moi, quand c’est trop statique, je me lasse très vite, faites pas attention.
« Je suis un joueur de Quidditch tout comme toi, je joue au poste de poursuiveur ». Jamais vu ou entendu parler de lui tiens ! Mais, en voilà un sujet intéressant : le QUIDDITCH ! Mon sport préféré après l’ouverture sauvage d’un paquet de bertie crochue ! Bon en fait, faut pas que je parle de nourriture et encore moins de ces dragées de merlin que je n’aurais pas avant ce soir ! Je trouverai bien quelqu’un à en emprunter !... A long terme bien sur ! Bref, le mot quidditch aura sans doute ravivé mes neurones et ma langue bien pendue ! C’est comme une seconde nature dans notre famille : on y passe tous beaucoup de temps mais, malheureusement, une seule équipe ne suffira pas à accueillir tous les Weasley. Enfin bref. C’est curieux mais je n’ai jamais vu la tête de ce bonhomme sur un balai ! En même temps, je suis bien trop concentré sur le jeu pour prêter avec attention aux minois virevoltant aux alentours hein ? « Ah … Et comment t’as dis que tu t’appelais déjà ? ». Vous ai-je dis que ma mémoire était bonne ? Non parce que si tel était le cas, je vous aurais menti.

« Oui, elle s'appelle Caline ». Un chat. Encore j’aurais envie de dire mais, Poudlard en accueille un certain nombre ! Tous comme les hiboux, les rats, les crapauds… Et même certaines faces de babouins et macaques braillards et empotés ! Oui je trouvais ça drôle de la ressortir, c’était pas mal non ? Enfin bref. Quoi qu’il en soit, Griffur restera le plus beau –et le plus idiot- des chats dans le monde ! C’est le mien donc, ça n’a rien d’étonnant si au beau milieu de la nuit on se retrouve avec cette boule de poils sous les couettes ! Ce chat est stupide, à moitié aveugle, complètement fou, trouillard et parfois même agressif ! Que voulez-vous, on choisit un chat et on se retrouve avec un monstre ! Encore que, je préfère le physique de mon Griffur que l’ignoble rouquin de ma mère qui pourrait bien nous servir de descente de lit, assurément ! « Tu veux la caresser ? ». Comment dire que si je faisais ça, nous serions en danger de mort ? Non parce que mon chat est véritablement une teigne quand il s’y met ! Pas question pour lui de ne pas me faire une crise de jalousie et d’en profiter pour me mordre, me griffer et j’en passe ! D’où son nom sorti tout droit d’un paradis en enfer : Griffur ! « Non, surtout pas ! Enfin le prends pas mal mais je ne tiens pas à recevoir un coup par mon chat alors… ». Alors voilà, nous étions repartis dans une conversation aussi bizzare qu’inintéressante.